Aller vers la PMA

Le 15 décembre 2017, on me retirait mon stérilet dans l’optique que nous puissions concevoir un deuxième enfant. La suite, vous la connaissez : les fausses-couches, l’attente, une forme d’infertilité secondaire qui décontenançait beaucoup les professionnels de santé. Depuis, nous avons suivi un chemin qui nous a mené vers la PMA.

Au bout de ma quatrième fausse-couche, en avril 2019, j’étais dans un état lamentable. J’étais à la fois déprimée, fatiguée, en colère, haineuse, frustrée, envieuse… Je n’arrivais plus à me comporter normalement ni avec mes amis, ni ma famille, ni mon conjoint et, c’est sans doute ce qui m’aura le plus « choquée », je n’arrivais même plus à me comporter normalement avec ma fille.

C’est vraiment une période horrible de ma vie. Je vivais continuellement avec une boule au fond de la gorge et je luttais toute la journée pour ne pas éclater en sanglot devant les autres. Heureusement, je travaille dans un bureau individuel, ce qui m’a permis de « tenir le coup » et de ne pas devoir tout bonnement arrêter de travailler.

Bref, à ce moment-là, quand j’ai revu mon gynécologue pour vérifier que tout était bien « parti » ; je lui ai dit à quel point je souffrais. J’ai pu lui dire aussi que même si j’enchainais les fausses couches j’avais quand même le sentiment que cela prenait du temps à chaque fois entre chaque grossesse surtout que certaines fausses-couches étaient si précoces que les grossesses auxquelles elles mettaient fin ne duraient en fait que quelques jours. Il a pu entendre tout cela et m’a alors proposé de prendre un stimulateur ovarien pour une période de 6 mois.

J’ai donc pris mes cachets consciencieusement pendant 6 mois, avec des échographies pour vérifier que j’ovulais bien et au bon moment (oui)…. Sans résultat. Ce qui était évidemment très interpellant puisque, donc, j’ovulais bien et le spermogramme de mon mari était bon. Or, l’infertilité lorsqu’elle est inexpliquée laisse si démunis. Cela laisse énormément de place aux questions et on n’a aucune réponse, ce qui peut être très douloureux.

Parallèlement, je m’étais engagée auprès de mon gynécologue à mettre en place d’autres choses pour essayer d’aller mieux. J’ai été voir plus souvent ma psychologue et j’ai entamé également un suivi par une sage-femme-acupunctrice. Petit à petit, j’ai appris à prendre soin de ma tristesse et de l’accepter/accepter ma situation. Je me suis sentie de mieux en mieux. Tout à coup, je re-respirais enfin. Cette boule au fond de ma gorge a progressivement pris moins de place. Elle a diminué petit à petit.

La tristesse restait là, mais je prenais petit à petit conscience que ma vie était féconde même si je n’arrivais pas à porter la vie. Je restais affectée par notre situation et surtout, j’avais très peur de l’avenir… Mais je savais rire, voir mes copines enceintes, prendre un bébé dans mes bras, profiter de ma vie de famille et de ma vie sociale.

Et puis, au mois d’octobre 2019, mon mari a été expatrié à Londres. Entre octobre et décembre 2019, il partait chaque semaine entre 2 et 4 jours et passait le reste du temps en Belgique. Depuis janvier 2020, il est totalement expatrié et va du lundi au vendredi à Londres. C’est donc une nouvelle vie de famille qui commence pour nous puisque, tu l’auras compris, je suis maman-solo avec notre petite E. du lundi au vendredi. Or, je suis très occupée en soirée (j’enseigne dans des filières universitaires d’horaires décalés, je suis très impliquée dans des comités d’éthique hospitaliers et nationaux en soins de santé, je suis administratrice d’association…) donc je dois revoir toute mon organisation pour pouvoir assurer sur tous les plans. Et, même si on est un peu fatigués au début, tout se passe finalement très bien. Je dirais même que cela nous fait du bien. D’abord à mon mari qui trouve son job à Londres plus chouette qu’à Bruxelles et qui s’épanouit rapidement. Ensuite à moi qui profite de l’occasion pour enfin réduire mon temps de travail et « rationnaliser » mes activités bénévoles dans les associations. Enfin à toute notre famille qui retrouve des temps familiaux de qualité qu’on passe VRAIMENT ensemble.

A peu près au même moment, nous nous sommes lancés dans un projet de parrainage d’enfant (dont je vous reparlerai prochainement, cela me tient beaucoup à cœur). Le principe c’est d’accueillir un weekend par mois un enfant qui est isolé socialement (soit car il vit en institution, soit parce qu’il vit avec un parent lui-même fort isolé). Ce sont toujours les parents de l’enfant/ l’enfant lui-même qui demande(nt) le parrainage. Il y a une procédure de sélection des familles de parrainage que nous entamons donc à l’automne 2019 également.

Et puis… Mon sixième cycle sous Clomid prend fin. Même si je suis mieux qu’avant, je suis quand même fort agitée à la fin de ce cycle car je sais vers quoi nous nous dirigeons inexorablement… La PMA. Dès la fin de ce cycle, conformément à ce que j’avais convenu avec mon gynécologue, je le recontacte pour « voir la suite ». Je demande à mon chéri d’être présent à ce RDV.

A ce moment-là, donc mi-novembre 2019, j’ai vraiment eu le sentiment que notre chemin nous avait mené inexorablement vers ces 3 petites lettres : PMA.

 

9 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. deuxsaisonsparan dit :

    Qu’est-ce ce que tu as enduré ! Voilà une nouvelle histoire qui commence. Cela prendra peut être du temps mais je te souhaite de tout mon cœur qu’elle se termine bien 🍀♥️

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    1. Ho, je n’ai pas le sentiment non plus d’avoir enduré des choses trop dures par rapport à ce que d’autres peuvent vivre mais il est sûr que j’ai beaucoup souffert (parfois avec honte, pourquoi je ne parvenais pas à me remettre de ce que d’autres semblaient surmonter vite).
      Merci, on traversera cette histoire quelle qu’en soit la fin.

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  2. Je suis contente de le lire, de te retrouver plus sereine et apaisée et ce malgré les épreuves endurées. Je te souhaite que votre voeu devienne réalité et surtout, surtout que tu sois heureuse.
    Je t’envoie toutes mes bonnes ondes,
    Cécilia

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    1. Merci Cécilia pour ta bienveillance et ton attention aux autres.
      La sérénité est sans aucun doute ce que je souhaite le plus pour 2020. 🙂
      Je te souhaite aussi beaucoup de belles choses que ce soit dans ta vie perso ou tes futurs challenges pros (si vous cherchez un bel exemple de reconversion, filez voir le site et l’IG de Cécilia :-))

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  3. Madame Bobette dit :

    Tu as un parcours vraiment pas facile et je suis contente de voir que tu arrives à être un peu plus sereine.
    C’est une sacrée organisation familiale que vous avez dû trouver! Bravo à vous d’avoir réussi à tout concilier.
    Je suis curieuse pour le parrainage alors n’hésite pas à venir nous en reparler 🙂
    Et puis je croise les doigts pour la PMA. Tu verras qu’avec un peu de recul, ce n’est pas si terrible à vivre. En tous cas, tu sais que je suis là si tu veux en discuter (de ça ou d’autre chose ^^)

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    1. Ca a été un long chemin pour être plus sereine. J’ai enfin réussi à quitter la colère et l’extrême tristesse.
      Je vais reparler de l’expatriation de mon mari ainsi que du parrainage qui sont deux sujets centraux en ce moment.
      Merci pour la PMA et oui, tenons-nous au courant ❤

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  4. Flora dit :

    J’espère que ce nouveau parcours vous apportera des résultats malgré les nombreuses questions encore ouvertes. Que la force soit avec vous ❤
    "La plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute."

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    1. Merci pour tes bons voeux ❤
      On croise les doigts pour que 2020 soit lumineuse.

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  5. MadameLavande dit :

    J’espère que ces trois petites lettres si lourdes des sens vont vous amener vers la famille dont vous rêvez ! J’aimerais beaucoup que tu nous reparles du parrainage, je suis très curieuse de savoir comment ça se passe ! En attendant d’avoir de tes nouvelles, prends soin de toi et de ta petite famille ❤

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